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Where's the streetwise Hercules
I need a hero
I'm holding out for a hero 'til the morning light. He's gotta be sure, and it's gotta be soon, and he's gotta be larger than life
La journée en elle-même avait bien commencée.
Liang s’était réveillé avec cet étrange mixte de nervosité, d’appréhension et d'excitation au creux de l’estomac, prêt à poser le pied en Angleterre pour la première fois de sa vie. Un événement qui n’aurait peut-être pas semblé particulièrement marquant pour certains, mais lorsque les seuls endroits qu’il avait visité jusqu’à présent étaient les alentours rapprochés de son village natal et une minuscule partie du Japon durant sa scolarité, à ses yeux, c’était beaucoup. Et ça aurait été mentir que de prétendre qu’il ne s’était jamais autant senti comme un étranger que lorsqu’il avait atterri dans le Chemin de Traverse avec une pincée de poudre de cheminette, lui démontrant pour la première fois à quel point tout semblait différent ici. Avec les vêtements, les accents et l’architecture anglaise qui ne ressemblaient à rien de tout ce qu’il avait connu jusqu’à présent.
Mais qu’à cela ne tienne; c’était simplement la première étape de sa nouvelle vie. Une étape qui incluait une bonne dose de shopping et vraiment, qui pouvait dire non à l’idée de faire les magasins?
Alors oui, tout avait commencé sur une bonne note, et ce malgré le fait qu’il lui avait fallu peut-être un peu trop de temps pour se souvenir des nombreuses heures de décalage horaire entre chez lui et sa destination, l’obligeant à prendre son mal en patience afin de ne pas débarquer à Londres lorsque la totalité des boutiques étaient fermées comme il avait été à deux doigts de le faire.
Partout où ses yeux se posaient, quelque chose d’aussi nouveau que fascinant attirait immanquablement son attention; il ne fallait sans doute pas s’étonner s’il passa une bonne heure à simplement regarder à travers les vitrines de tous les magasins et boutiques en tout genre que son regard ne manqua pas de croiser. Ce ne fut que lorsqu’il tomba enfin sur la librairie qu’il cessa enfin son lèche-vitrine pour aller acheter les nombreux bouquins dont il allait avoir besoin au cours de sa cinquième année à Poudlard.
Et si au départ il eut un peu de mal à naviguer les rayons, Liang finit par trouver tout ce dont il avait besoin et plus encore, la plupart à prix réduit dans une petite section regroupant divers ouvrages d’occasions. Et si les objets neufs étaient toujours un plus, sa famille n’avait jamais vraiment été en mesure de payer à plein prix pour… quoique ce soit. Mais vraiment, ça ne le dérangeait pas réellement; c’était comme ça que les choses étaient, et il y avait toujours quelque chose d’amusant à découvrir toutes les notes et gribouillages que les anciens élèves avaient laissé derrière dans les marges de leurs anciens bouquins.
Dans sa poitrine, un sentiment de satisfaction prit naissance alors qu’il ressortait de Fleury et Bott avec ses achats.
Sentiment qui s’évapora presque aussi vite que ce dernier était apparu.
Parce que voilà, Liang était beaucoup de choses, mais s’il y avait bien une qualité qu’il ne possédait absolument pas, c’était un sens aiguisé de l’organisation. Pas avec ses effets personnels qui tendaient à se retrouver d’un bout à l’autre de toute pièce dans lequel il passait un peu de temps, et certainement pas avec sa planification.
Et bien vite, Liang réalisa la terrible erreur qu’il venait de commettre.
Vraiment, c’était un nombre particulièrement conséquent de livres qu’il venait tout juste d’acheter.
Il ne fallait pas plus qu’un simple coup d'œil rapide dans sa direction pour réaliser que Liang, avec sa carrure frêle et sa musculature inexistante due à une répulsion certaine envers tout ce qui touchait les efforts physiques, il était faible.
Et tous ces bouquins étaient tellement lourds.
Sa journée? Ruinée.
Comment aurait-il pu en être autrement lorsqu’il était coincé à trimballer des sacs qui, il en était convaincu, devait peser au moins la moitié de son propre poids, minimum, et ce pour les heures à venir.
L’horreur.
Ce ne fut que, après quelques minutes de ce qu’il aurait décrit à qui aurait bien voulu l’entendre - et tous ceux qui ne le voulait pas - comme étant une souffrance terrible qu’il aperçut une devanture qui mit fin à sa torture. Wiseacres, l’une des boutiques qu’avait mentionné la sorcière au visage bienveillant à qui il avait demandé où est-ce qu’il pouvait trouver les items qui se trouvaient sur sa liste de matériel.
Avec une petite prière intérieure, Liang se traîna de peine et de misère à sa nouvelle destination, franchissant la porte de cette dernière avec un soulagement presque palpable.
-Bon allez, murmura-t-il pensivement alors qu’il essayait tant bien que mal de se souvenir du contenu de la liste, détaillant l’intérieur de la boutique du regard. Qu’est-ce que j’ai besoin de- hey!
Jusque là installée bien confortablement sur son épaule, semblait-il que son familier avait décidé que sa distraction momentanée était le moment idéal pour aller explorer les environs.
Oh, non.
-Xiu-Ying, reviens ici, fit Liang avec une petite pointe de panique dans la voix alors qu’il voyait la queue tachetée du gecko disparaître entre deux boites. 我的天啊, c’est pas le temps de se faire la malle!
Parce que si en temps normal il n’avait aucun problème à la laisser se balader à sa guise quand l’envie lui prenait, en cet instant, il y avait tout simplement beaucoup trop de gens un peu partout dans la boutique, sans aucun doute là pour des achats de dernières minutes avant la rentrée des classes. Une vision qui ne manqua pas de lui filer quelques sueurs froides; et si jamais quelqu’un la prenait pour un animal de compagnie et suppliait ses parents l’acheter? Pas que Liang aurait pu leur en vouloir, considérant l’adorable tête et les grands yeux ronds du plus mignon des familiers qui existaient dans l’univers entier. Ou pire encore, et si Xiu-Ying se faisait écraser sous les chaussures d'un sorcier distrait?
Une image bien trop horrible pour qu’il veuille y songer plus que nécessaire.
Il eut tout juste le temps de faire quelques pas en direction de là où il avait vu son familier vagabond disparaitre que les sacs contenant ses achats se déchiraient soudainement, apparemment incapables d’en supporter le poids. Autour de lui, ses livres d'occasions s’écrasaient par terre avec un fracas retentissant en une avalanche de parchemin et de papier alors qu’il essayait tant bien que mal de les rattraper. Une tentative maladroite qui s'avéra être tout aussi vaine qu’inutile, ne faisant qu’envoyer valser la moitié de ses bouquins dans tous les sens.
Liang était convaincu que c’était sa baguette magique qui avait décidé de faire des siennes et de lui envoyer un coup de malchance en pleine tête en réponse à sa nervosité, ainsi qu’à l’irritation qui ne l’avait pas lâché depuis qu’il avait commencé à traîner ses achats dans tout le Chemin de Traverse. Sérieusement, il voulait bien croire aux coïncidences, mais personne n’aurait été en mesure de le convaincre que c’était le simple hasard qui avait causé à ses deux sacs de rendre l’âme comme ça au même moment.
-Ah! Pardon, c’est de ma faute, désolé, j’ai rien brisé, juré! envoya-t-il à l’intention de la personne - employé ou simple client, il aurait été bien en peine de deviner - dont la tête venait d'apparaître au bout du rayon dans lequel Liang était en train de foutre le bordel.
Malgré lui, le rose de l'embarras lui monta aux joues alors que ses cheveux se teintaient de la même couleur de la racine jusqu’à la pointe.
Se laissant tomber au sol avec un grognement qui s’approchait un peu trop du gémissement, Liang enfouit son visage au creux de ses mains, trop occupé à se morfondre devant l’injustice totale que l’univers avait décidé de lui faire subir pour réaliser que le plancher sur lequel il était désormais assis n'avait probablement pas été nettoyé depuis une éternité.
-Ugh, je suis désolé, Xiu-Ying, fit-il d’une voix légèrement étouffée à l’intention de son familier qui, il l’espérait, n’était pas cachée bien loin. Wiseacres est maintenant notre nouvelle maison, parce qu’il y a aucune chance que j’arrive à transporter tout ça. On ne va jamais pouvoir terminer l’école, et il va falloir qu’on se cache au sous-sol de la boutique en espérant ne pas se faire jeter dans les poubelles quand ils vont réaliser que ça fait des mois qu’on est là et qu’on a toujours pas payé le loyer.
Un court moment de silence puis, tel un écho de la malchance qui était devenue monnaie courante au cours des quelques derniers mois, une boite de Révélateurs à moitié remplie tomba de l’étagère contre laquelle il était adossé, s’écrasant contre le sommet de son crâne avec un triste ‘plonk’.
Liang s’était réveillé avec cet étrange mixte de nervosité, d’appréhension et d'excitation au creux de l’estomac, prêt à poser le pied en Angleterre pour la première fois de sa vie. Un événement qui n’aurait peut-être pas semblé particulièrement marquant pour certains, mais lorsque les seuls endroits qu’il avait visité jusqu’à présent étaient les alentours rapprochés de son village natal et une minuscule partie du Japon durant sa scolarité, à ses yeux, c’était beaucoup. Et ça aurait été mentir que de prétendre qu’il ne s’était jamais autant senti comme un étranger que lorsqu’il avait atterri dans le Chemin de Traverse avec une pincée de poudre de cheminette, lui démontrant pour la première fois à quel point tout semblait différent ici. Avec les vêtements, les accents et l’architecture anglaise qui ne ressemblaient à rien de tout ce qu’il avait connu jusqu’à présent.
Mais qu’à cela ne tienne; c’était simplement la première étape de sa nouvelle vie. Une étape qui incluait une bonne dose de shopping et vraiment, qui pouvait dire non à l’idée de faire les magasins?
Alors oui, tout avait commencé sur une bonne note, et ce malgré le fait qu’il lui avait fallu peut-être un peu trop de temps pour se souvenir des nombreuses heures de décalage horaire entre chez lui et sa destination, l’obligeant à prendre son mal en patience afin de ne pas débarquer à Londres lorsque la totalité des boutiques étaient fermées comme il avait été à deux doigts de le faire.
Partout où ses yeux se posaient, quelque chose d’aussi nouveau que fascinant attirait immanquablement son attention; il ne fallait sans doute pas s’étonner s’il passa une bonne heure à simplement regarder à travers les vitrines de tous les magasins et boutiques en tout genre que son regard ne manqua pas de croiser. Ce ne fut que lorsqu’il tomba enfin sur la librairie qu’il cessa enfin son lèche-vitrine pour aller acheter les nombreux bouquins dont il allait avoir besoin au cours de sa cinquième année à Poudlard.
Et si au départ il eut un peu de mal à naviguer les rayons, Liang finit par trouver tout ce dont il avait besoin et plus encore, la plupart à prix réduit dans une petite section regroupant divers ouvrages d’occasions. Et si les objets neufs étaient toujours un plus, sa famille n’avait jamais vraiment été en mesure de payer à plein prix pour… quoique ce soit. Mais vraiment, ça ne le dérangeait pas réellement; c’était comme ça que les choses étaient, et il y avait toujours quelque chose d’amusant à découvrir toutes les notes et gribouillages que les anciens élèves avaient laissé derrière dans les marges de leurs anciens bouquins.
Dans sa poitrine, un sentiment de satisfaction prit naissance alors qu’il ressortait de Fleury et Bott avec ses achats.
Sentiment qui s’évapora presque aussi vite que ce dernier était apparu.
Parce que voilà, Liang était beaucoup de choses, mais s’il y avait bien une qualité qu’il ne possédait absolument pas, c’était un sens aiguisé de l’organisation. Pas avec ses effets personnels qui tendaient à se retrouver d’un bout à l’autre de toute pièce dans lequel il passait un peu de temps, et certainement pas avec sa planification.
Et bien vite, Liang réalisa la terrible erreur qu’il venait de commettre.
Vraiment, c’était un nombre particulièrement conséquent de livres qu’il venait tout juste d’acheter.
Il ne fallait pas plus qu’un simple coup d'œil rapide dans sa direction pour réaliser que Liang, avec sa carrure frêle et sa musculature inexistante due à une répulsion certaine envers tout ce qui touchait les efforts physiques, il était faible.
Et tous ces bouquins étaient tellement lourds.
Sa journée? Ruinée.
Comment aurait-il pu en être autrement lorsqu’il était coincé à trimballer des sacs qui, il en était convaincu, devait peser au moins la moitié de son propre poids, minimum, et ce pour les heures à venir.
L’horreur.
Ce ne fut que, après quelques minutes de ce qu’il aurait décrit à qui aurait bien voulu l’entendre - et tous ceux qui ne le voulait pas - comme étant une souffrance terrible qu’il aperçut une devanture qui mit fin à sa torture. Wiseacres, l’une des boutiques qu’avait mentionné la sorcière au visage bienveillant à qui il avait demandé où est-ce qu’il pouvait trouver les items qui se trouvaient sur sa liste de matériel.
Avec une petite prière intérieure, Liang se traîna de peine et de misère à sa nouvelle destination, franchissant la porte de cette dernière avec un soulagement presque palpable.
-Bon allez, murmura-t-il pensivement alors qu’il essayait tant bien que mal de se souvenir du contenu de la liste, détaillant l’intérieur de la boutique du regard. Qu’est-ce que j’ai besoin de- hey!
Jusque là installée bien confortablement sur son épaule, semblait-il que son familier avait décidé que sa distraction momentanée était le moment idéal pour aller explorer les environs.
Oh, non.
-Xiu-Ying, reviens ici, fit Liang avec une petite pointe de panique dans la voix alors qu’il voyait la queue tachetée du gecko disparaître entre deux boites. 我的天啊, c’est pas le temps de se faire la malle!
Parce que si en temps normal il n’avait aucun problème à la laisser se balader à sa guise quand l’envie lui prenait, en cet instant, il y avait tout simplement beaucoup trop de gens un peu partout dans la boutique, sans aucun doute là pour des achats de dernières minutes avant la rentrée des classes. Une vision qui ne manqua pas de lui filer quelques sueurs froides; et si jamais quelqu’un la prenait pour un animal de compagnie et suppliait ses parents l’acheter? Pas que Liang aurait pu leur en vouloir, considérant l’adorable tête et les grands yeux ronds du plus mignon des familiers qui existaient dans l’univers entier. Ou pire encore, et si Xiu-Ying se faisait écraser sous les chaussures d'un sorcier distrait?
Une image bien trop horrible pour qu’il veuille y songer plus que nécessaire.
Il eut tout juste le temps de faire quelques pas en direction de là où il avait vu son familier vagabond disparaitre que les sacs contenant ses achats se déchiraient soudainement, apparemment incapables d’en supporter le poids. Autour de lui, ses livres d'occasions s’écrasaient par terre avec un fracas retentissant en une avalanche de parchemin et de papier alors qu’il essayait tant bien que mal de les rattraper. Une tentative maladroite qui s'avéra être tout aussi vaine qu’inutile, ne faisant qu’envoyer valser la moitié de ses bouquins dans tous les sens.
Liang était convaincu que c’était sa baguette magique qui avait décidé de faire des siennes et de lui envoyer un coup de malchance en pleine tête en réponse à sa nervosité, ainsi qu’à l’irritation qui ne l’avait pas lâché depuis qu’il avait commencé à traîner ses achats dans tout le Chemin de Traverse. Sérieusement, il voulait bien croire aux coïncidences, mais personne n’aurait été en mesure de le convaincre que c’était le simple hasard qui avait causé à ses deux sacs de rendre l’âme comme ça au même moment.
-Ah! Pardon, c’est de ma faute, désolé, j’ai rien brisé, juré! envoya-t-il à l’intention de la personne - employé ou simple client, il aurait été bien en peine de deviner - dont la tête venait d'apparaître au bout du rayon dans lequel Liang était en train de foutre le bordel.
Malgré lui, le rose de l'embarras lui monta aux joues alors que ses cheveux se teintaient de la même couleur de la racine jusqu’à la pointe.
Se laissant tomber au sol avec un grognement qui s’approchait un peu trop du gémissement, Liang enfouit son visage au creux de ses mains, trop occupé à se morfondre devant l’injustice totale que l’univers avait décidé de lui faire subir pour réaliser que le plancher sur lequel il était désormais assis n'avait probablement pas été nettoyé depuis une éternité.
-Ugh, je suis désolé, Xiu-Ying, fit-il d’une voix légèrement étouffée à l’intention de son familier qui, il l’espérait, n’était pas cachée bien loin. Wiseacres est maintenant notre nouvelle maison, parce qu’il y a aucune chance que j’arrive à transporter tout ça. On ne va jamais pouvoir terminer l’école, et il va falloir qu’on se cache au sous-sol de la boutique en espérant ne pas se faire jeter dans les poubelles quand ils vont réaliser que ça fait des mois qu’on est là et qu’on a toujours pas payé le loyer.
Un court moment de silence puis, tel un écho de la malchance qui était devenue monnaie courante au cours des quelques derniers mois, une boite de Révélateurs à moitié remplie tomba de l’étagère contre laquelle il était adossé, s’écrasant contre le sommet de son crâne avec un triste ‘plonk’.
⚝ ⚝ ⚝
Mood: With Rigel H ⚝ August 1924