L’espace d’une seconde, il y a un éclat de stupeur dans le regard du mage noir. Triste ? Pourquoi ? Pourquoi ? Banal, il l’accorde, mais malheureux ; Cela reste à voir. Il hoche un sourcil, mais ne mentionne pas son interrogation. Il avait même cessé de sourire, mais pour reprendre ses airs arrogants, il haussa les épaules ; «
Il n’y a rien de triste là-dedans. C’est de ne pas l’assumer qui est le plus déplorable, car ce sont les ambitions qui permettent à un homme de se relever quand il tombe et d’apprendre de ses peines. » Pour celui ou celle qui se spécialise en magie noire, il ou elle devrait le savoir. Personne ne réussit du premier coup et son titre de “maître”, il ne l’a pas eu à la naissance, d’un claquement de doigt. D’où le fait qu’il soit aussi conciliant avec Sacha, puisque ce dernier démontre du mordant.
Sans mauvais jeu de mot.
Son ton était, l’espace de ces quelques secondes où il rebondit sur la remarque, neutre. Il n’y avait pas de provocations, ni de moqueries. Il n’y avait pas de méchanceté ou de sadisme. En soit, lui-aussi avait eu un temps de pause, mais ce dernier prit fin tout aussi vite qu’il était intervenu.
«
Il n’est pas obligé de tout savoir. Il ne dit pas tout à tout le monde, après tout. Pourquoi devrait-on tout lui dire ? Ce sera notre petit secret ~ » Un de plus dans la collection de Zakhar, qui commençait à en accumuler. D’abord ce jeune Gryffondor, avec qui il avait fait un Serment Inviolable, et maintenant le demi-vampire ; Impossible que cela soit laissé au hasard. Avait-il vraiment perdu, avec du recul ? Personne ne lui avait demandé ses motivations à enseigner à Poudlard, après tout.
Un partout, donc. Zakhar ne reculera pas, non plus. Il laisse sa main être manipulée et souffle un rictus, alors que ses deux rétines, ces deux étoiles dans l’obscurité, ces deux perles de chat savant, le dévisagent avec énormément de satisfaction. Dire qu’il n’avait même pas dit les mots magiques. Qu’il avait simplement répondu oui à son caprice. Cela ne le dérangeait pas, il avait également obtenu sa victoire.
Sa main, qui était sur l’épaule de Sacha, s’enlève pour qu’il n’ait pas à se contorsionner plus que sa grandeur naturelle va lui imposer. Mais celle-ci, en le sentant hésitant dans son éclat de lucidité, va avoir un geste étonnamment, que dis-je ; Incroyablement bienveillant même. Aucune aura de menace ne plane, comme si celle-ci s’était soudainement volatilisée maintenant qu’il avait ce qu’il souhaitait. Elle se pose derrière le crâne de Sacha et elle a même un effet, certes déroutant, mais rassurant. «
Vas-y, ça va aller. Moi-aussi. » Il se coupe et souffle un rictus, se haïssant de reprendre l’argument fétiche de Sacha comme un sale gosse. «
J’ai survécu à pire. »
Il a tout de même un instant d’appréhension, mais puisque le visage de Sacha est plongé dans son cou et son état concentré, il ne verra pas son professeur serrer brièvement les dents pour qu’aucun son signalant une quelconque détresse ne sorte de sa bouche et grimacer face à la douleur. C’est plus ; Piquant qu’avec un vampire, il doit bien le reconnaitre. Ses doigts se crispent dans la même seconde et finalement, cela devient supportable lorsque ces crocs parviennent à atteindre leurs cibles.
Chaque gorgée grignotait ses forces. Pourtant il restait droit et fier, comme s’il ne pouvait pas faire autrement. Par dignité, par fierté mal placée, par volonté aussi. Cette vieille magie du sang, qu’il évoquait un peu plus tôt, lorsque Sacha lui avait tourné le dos et pris ses distances, faisait à nouveau une démonstration de ce qu’elle était. Elle était salvatrice pour le demi-vampire, car c’est comme s’il venait de se réveiller. Sa forme revenait au galop et il semblait même s’approprier la force de son professeur.
Celui-ci en a encore en réserve, il n’y a pas à s’inquiéter là-dessus, mais était-ce vraiment pour lui rendre service ? Oui et non, car le contrecoup était que dorénavant, en plus d’être liés, Zakhar lui avait fait boire du sang humain chaud, frais, et ça ; Ça allait devenir difficilement gérable pour le demi-vampire, car l’addiction va faire son effet. Le sang animal ou ces rations ne seront plus aussi délectables et satisfaisants.
Soudain, un rire éclate. Le sien. Une soudaine euphorie, comme si la fatigue le faisait dérailler, alors que cela ne devrait pas susciter une telle réaction. «
C’est moins doux que les caresses, mais ça a le mérite d’être exaltant. » Est-ce que le professeur se moque ? Non, il dédramatise. Il rit. Il s’amuse de la situation, mais il est sincère lorsqu’il dit, avec plus ou moins de belle formule, que cela le ravit et qu’il est bien heureux que finalement, Sacha est concilié à lui faire plaisir.
HRP ►
Pour des questions de confort de lecture et d'écriture, les dialogues de Zakhar passe en
cette couleur quand il parle en russe.