L'année venait à peine de commencer et Emrys s'était déjà fait une raison : sa scolarité allait être problématique. Il se demandait même s'il ne ferait pas mieux de demander à être volontairement expulser. A ce stade il n'avait pas envie de passer le reste de l'année ici, encore moi les six années à venir.
Les cours étaient horrible, dans le sens où, même avec quelques professeurs qui faisait de leur mieux, aucun d'entre eux ne savait comment gérer un élève handicapé. Ses yeux non-voyant posait tellement de problème qu'il n'était pas rare qu'on le laisse dans un coin de salle et qu'on l'oublie jusqu'à la fin du cours.
C'est comme s'il n'existait pas, parce que c'était plus simple comme ça. Il posait trop de problème lors des cours pratique, et il ne pouvait pas lire et réviser correctement au cours théorique même s'il mettait toute sa volonté à écouter et essayer d'apprendre par cœur ce qu'il entendait. On lui avait même interdit de tenir le moindre balais lors des cours de vol. Le professeur préférant dealer avec des élèves médiocre qui se brisent les os, pas avec un danger public autant pour lui que pour les autres.
C'était sans compter sur la pression constante qu'il ressentait à cacher sa nature ici. Il n'était déjà pas le bienvenue à cause de sa cécité, même le directeur le lui avait fait savoir, alors si jamais on apprenait qu'il était un malédictus… Il en perdait le sommeil la nuit, il était tout le temps sur le qui-vive, près à se cacher à la moindre alerte comme quoi il allait se transformer involontairement.
Et si les professeurs avait déjà du mal avec lui, ne parlons même pas de ses camarades de classes. Si les gens de sa maison se montraient un peu plus clément, cela ne voulait pas dire qu'il était protéger pour autant.
Les brimades, les insultes, les bizutages… Il avait droit à cela quotidiennement maintenant.
La plupart du temps, il ne disait rien et régissait peu, espérant que ceux qui aimaient l'ennuyer finiraient pas se lasser et le laisser en paix mais cela n'avait fait qu'augmenter l'intensité de leur jeu malsain pour le moment.
Et aujourd'hui, Emrys était au bord du craquage mental et des larmes quand ce groupe en particulier décida de jouer avec ses affaires.
Il était en chemin vers son prochain cours, essayant de se guider avec une main sur le mur et en comptant ses pas, espérant avoir bien mémorisé la route parce qu'il ne pouvait pas se permettre de se perdre. Il était sans doute déjà en retard, à devoir galérer tout seul pour arriver à bonne destination, et maintenant il allait définitivement tout raté puisque qu'on l'empêcha de continuer.
Un groupe d'élève, dont il ne pouvait connaitre la maison ou les visages, décida que piquer son sac, sortir son contenu et se balancer les affaires entre eux était une excellente idée pour faire tourner en bourrique le pauvre aveugle qui désespérément chercher à retrouver ses bouquins, suivant leur voix et le bruit des livres que l'ont jette.
S'il avait eut Deryn avec lui, il était sûr que ces garçons feraient moins le fier mais avec la tension constante et la peur qu'on sache qui elle est vraiment, il avait préféré la laisser à la volière, contre son gré. C'était mieux ainsi pour elle, moins pour lui…
Il était sur le point d'abandonner pour aller se recroqueviller et pleurer lorsqu'une voix autre se fit entendre.
Au dépars, il pensa que c'était un nouveau bully qui se rajoutait au groupe et ça le désespéra encore plus. Mais les paroles de l'individu le surprirent, tellement qu'il pensa à une mauvaise blague au début et il resta immobile, confus.
Il repris ses esprits qu'en entendant le groupe de garçon l'ayant ennuyer fuir, ne voulait sans doute pas prendre le risque de se frotter à quelqu'un qui contrairement à l'aveugle ne se laisserait pas faire.
Il eut un mouvement de recul quand le garçon l'ayant aider s'approcha de lui. Il ne sembla pas à l'aise, comme méfiant. Après tout, personne ne l'avait vraiment aider jusque là, c'était peut être encore une de leur mauvaise blague.
C'était aussi un geste maintenant devenu instinctif, se reculer quand quelqu'un s'approchait. Il n'avait jamais eut besoin de le faire lorsqu'il n'y avait que lui et ses parents à la maison familiale, mais depuis qu'il avait rejoint la "civilisation", il avait acquis se reflexe qui en disait long sur comment les gens le traitait.
"ç... ça va...", bafouilla-t-il nerveusement.
Cette fois-ci, c'était ses affaires qui avaient pris cher, pas lui. Ce n'était pas toujours le cas, comme pouvait en attester les bleus sur sa peaux et ses vêtements déjà en piteux états malgré le fait qu'il soit quasiment neuf car acheté à peine un mois plus tôt.
Il ignora volontairement la question concernant son préfet, parce que non seulement il avait déjà signaler les problèmes qu'il rencontrait et ce dès le premier jour mais sans aucun résultat. Après tout, les préfets de sa maison avaient mieux à faire que suivre la risée des Poufsouffle à la trace pour vérifier que personne ne s'en prenne à lui.
Il valait mieux qu'il apprenne à se débrouiller seul de toute façon.
"E... Est ce que je peux récupérer mes affaires ?", demanda-t-il d'une petite voix pleine d'hésitation, s'attendant encore à ce que le garçon ricane et lui sorte quelque chose du genre "nan, vas les chercher toi même" pour lancer le tout par la fenêtre. Ce ne serait pas la première fois cette année, sans doute pas la dernière non plus.