Nom d'un hibou, elle ?!

Nom d'un hibou, elle ?!
avec Gretel Jabberwock

Hé bien voilà, Arcturus était arrivé à la gare King's Cross avec son père, ses bagages dans la main et un chat sur les épaules. Oh ce voyage ne fut pas bien long, mais pour le gros matou blanc, c'était déjà trop et à peine eut-il marché quelques mètres qu'il se laissa mollement tomber sur le sol comme une grosse limace, obligeant son maitre à venir le chercher sous l'œil dédaigneux de son paternel, le tout sous un calme olympien. Rien de bien noble en vérité, le jeune homme n'avait guère osé parler à son père après ce qu'il s'était passé à la ferme, trop soucieux de la réaction qu'aurait Orion s'il le questionnait sur l'état de sa mère. Alors il s'était tu, même lorsqu'il dut foncer dans ce mur pour rejoindre la fameuse voie 9¾. L'autre homme, lui, marmonnait dans sa barbe, pestant contre ce système qu'il trouvait idiot et que "à Beauxbâtons, nous ne fonçons pas dans les murs !". Arcturus par contre, était absolument sans voix, alors c'était dans ce train, qu'il allait rejoindre son école ? C'était dans ce train rouge, où l'on pouvait y lire "Poudlard Express" et le nombre 5972, qu'il allait faire ses premiers amis ? Fort bien ! Il n'avait qu'une seule hâte : trouver d'autres sorciers comme lui.

Vêtu de son bel uniforme noir, Arcturus aurait voulu courir dans le train et enfin parler aux autres élèves : après tout, n'étaient-ils pas tous excités ? Certains n'avait même pas leur costume ! S'était-il habillé trop vite ? Oh tant pis après tout, il avait gagné du temps déjà ! Orion, son père, l'attrapa doucement par les épaules pour le tourner vers lui. D'un air sérieux et sévère, il lui rappela :



Arcturus hochait la tête, absorbant les paroles de son père comme une éponge absorbait l'eau. Ne pas s'approcher des loups-garous, ni des vampires, ni des.. demis-vampires ? Est-ce de cela qu'il parlait ? Ne pas se mêler ni aux sang-mêlé, ni aux nés-moldus... ça faisait beaucoup de monde à éviter et il n'était pas sûr d'y arriver, sinon, comment était-il possible pour lui de trouver des amis ? Puis son père reprit :



Et d'un seul coup, il comprit l'impact des paroles qui venaient de lui être dites. Il en eut presque peur, que lui arriverait-il s'il n'était pas le meilleur ? Alors, il répondit à son père la même affirmation qu'il répétait en boucle et qui suffisait à rendre le plus vieux ravi.

Alors, lui faisant un dernier salut, Arcturus s'avança pour s'embarquer dans le train. Ce fut presque hypnotisant d'y voir autant de personnes, les élèves allaient de gauche à droite et inversement, ses yeux ne suivaient plus la cadence et il lui tarda de trouver un compartiment où s'assoir. Le jeune homme se demanda s'il était possible de rencontrer des professeurs dans ce train, ou s'ils avaient un autre moyen de locomotion. Ce serait dommage, c'est chouette le train. Déambulant dans les wagons, le jeune homme chuchotait parfois à son chat dans ses bras, lui demandant par exemple s'il était excité à l'idée de voir d'autres "copains", s'il avait hâte de voir les plantes de la serre de Poudlard pour les étudier, et tout plein de questions qu'évidemment, le matou ne pouvait répondre. 

Plus le garçon avançait plus il voyait les silhouettes dans les compartiments se réduire en nombre. Oh ce n'est pas qu'il est asocial - un peu quand même -, mais les mises en garde de son père lui revenaient sans cesse en tête : un compartiment de 5 personnes, ça augmentait les chances de croiser ces brigands qu'il devait à tout prix éviter ! Finalement, le blondinet remarqua un compartiment avec ce qui semblait une personne à l'intérieur, soufflant un bon coup et s'assurant que sa tenue était en ordre, il ouvrit délicatement la porte pour ne pas brusquer l'inconnu qui se cachait derrière. À peine vit-il la fille qui s'y trouvait, que ses joues se teintèrent de rouge. 

Pas de coup de foudre à l'horizon, mais de la colère car cette fille-là, c'était celle qui avait acheté un lapin à son père pour le manger !

(c) Never-Utopia