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'Til then we've got today
All we have is all we need
Tomorrow holds no promises except the ones we've made, we'll go far with hearts like ours
Liang s’était réveillé ce matin avec deux certitudes bien ancrée dans son esprit.
La première était qu’il était fatigué. Aussitôt qu’il avait ouvert les yeux, il n’avait rien voulu de plus que de les refermer, et aurait sans doute passé encore plusieurs longues heures dans son lit s’il avait été en mesure de se rendormir.
La seconde, qui s’imposa à lui après qu’il ait maudit le soleil qui lui brûlait la rétine et ne manqua pas de le faire sortir de son lit comme si ce dernier avait soudainement pris feu, était qu’il était sans aucun doute un idiot.
Parce que voilà, quelques jours plus tôt avait eu lieu sa première visite sur le continent Européen. Il avait acheté ses livres, son matériel scolaire et, à la fin de la journée, il était retourné chez lui se sentant un peu plus prêt à affronter ce que le nouveau chapitre de sa vie avait à lui offrir. Et pourtant, malgré tout le temps qu’il avait passé sur le Chemin de Traverse, il n’avait sur le moment pas réalisé qu’un élément crucial de sa nouvelle vie d’étudiant de Poudlard lui était complètement passé au-dessus de la tête.
À savoir, son uniforme.
Un véritable scandale, parce que vraiment, qui aurait pu croire qu’il aurait été en mesure d’oublier quoi que ce soit qui concernait le shopping et les vêtements? Mais quelle honte, vraiment.
Surtout que ce n’était pas comme si c’était quelque chose de nouveau; il avait passé l’entièreté de sa scolarité à en porter un lorsqu’il était encore à son ancienne école. Toutefois, son oubli involontaire n’était peut-être pas seulement dû au fait qu’il avait, bien franchement, été un rien obnubilé par tout ce que la rue marchande avait à offrir, mais également parce que, contrairement à l’uniforme de Mahoutokoro, celui de Poudlard était…
Comment illustrer la chose de façon diplomatique?
Il était… moche.
Sérieusement, il était si sombre et informe et possédaient une absence totale de finesse qui ne manquait pas de le faire grimacer intérieurement. D’autant plus que s’il était parfaitement honnête, Liang avait presque des sueurs froides à l’idée de devoir porter une cravate tout les jours, parce que vraiment, il était tout simplement incapable de comprendre comment est-ce que vous êtiez supposer la mettre sans avoir l’air complètement ridicule.
Et en prime, ils ne grandissaient même pas avec eux; il était en peine d’imaginer en acheter un nouveau chaque fois qu’il prenait quelques centimètres. Vraiment, c’était sans doute l’une des rares occasions où Liang était presque soulagé que sa poussée de croissance semblait l’avoir complètement oublié. Sérieusement, il espérait que son uniforme était au moins un moindrement chaud, parce que voilà qu’il était de retour sur le Chemin de Traverse pour la deuxième fois en une semaine et ces deux courtes visites étaient suffisantes pour le faire réaliser que même si l’automne n’avaient pas encore commencé, la température Londonienne était déjà aussi froide que certains des plus mauvais jours de la saison hivernale Taïwanaise.
Il ne restait plus qu’à espérer que ce n’était pas là un avant goût déprimant de la mode sorcière européenne, parce que si son séjour en Angleterre entraînait un dépérissement de son fashion sense, il n’allait jamais pouvoir s’en remettre.
Jamais.
Ça ne l’empêcha toutefois pas de passer plusieurs longs moments à se faire mesurer par la couturière tout en lui posant un nombre presque ahurissant de questions avant de lui offrir quelques piécettes une fois qu’il eut fait le tour du magasin au moins trois fois afin de voir tout ce qu’elle avait à offrir même s’il savait qu’il n'allait rien pouvoir acheter.
Immobile devant la porte de la boutique qu’il venait de quitter, ses derniers achats en main, Liang fut saisi d’un moment d’hésitation; considérant l’heure et le décalage horaire, il pourrait - il devrait - retourner chez lui pour dîner. Même s’il avait toujours quelques pièces au fond de ses poches et qu’il pourrait utiliser ces dernières afin de s’acheter quelque chose à manger, il était sûr qu’il arriverait à trouver quelque chose chez lui. Probablement.
Surtout qu’il se sentait déjà plus que coupable d’avoir dû s’embarquer dans cette deuxième visite à Londres; la Poudre de cheminette, ça coûtait cher, et il avait déjà dépensé tellement de l’argent qu’ils avaient à peine afin d’acheter tout le reste.
Mais voilà, la foule et le brouhaha plein de vie qu'il pouvait entendre tout autour de lui ne faisait que rendre l’idée de retourner à l'appartement afin de manger seul avec Xiu-Ying pour seule compagnie encore plus déprimante. Et si Liang aimait son familier de tout son cœur, il était le premier à avouer que cette dernière était loin d’être une conventionnaliste aguerrie.
Ici aussi, il n’avait peut-être personne à qui parler - tous les passants semblaient être si occupés -, mais au moins, on n’y retrouvait pas ce silence écrasant qui régnait chez lui en presque permanence. Puis, il fallait l’avouer, une part de lui - celle qui cherchait à trouver la moindre excuse pour rester - était curieuse à l’idée d’enfin essayer la cuisine anglaise.
Un sentiment qui, bien franchement, ne dura pas bien longtemps.
Parce qu’après avoir passé sans doute un peu trop longtemps à essayer de trouver un endroit qui non seulement n’était pas trop cher - à savoir, aucun des quelques restaurants qu’il avait aperçu au cours de ses deux visites -, dont le menu n’était pas trop étrange - il voulait bien essayer quelque chose de nouveau mais il n’était pas non plus un masochiste - et qui ne donnait pas l’impression qu’ils auraient été incapables de reconnaître un légume et ce même si on le leur en balançait en pleine tête, Liang finit bien vite par réaliser deux choses. Non seulement sa mission s’avérait être un échec spectaculaire, mais en prime, il n’avait, peut-être, aucune idée de où est-ce qu’il était en ce moment.
Uhoh.
Sa réalisation fut suivie d’une bonne demi-douzaine de minutes de plus à tourner en rond, avant que Liang se rende à l’évidence; il était bel et bien perdu.
-C’est comme ça qu’on va mourir, Xiu-Ying, fit-il à l’intention de son familier d’une voix plaintive, le noir et le sarcelle de ses cheveux laissant place au bleu clair de l’inquiétude qui grandissait malgré lui dans sa poitrine. On va crever de faim sur le trottoir et se transformer en une paire de squelettes que quelqu’un va finir par trouver dans quelques années et afficher dans la devanture de leur magasin à chaque Halloween, ajouta Liang en désignant l’entièreté de la ruelle dans laquelle il se trouvait d’un large geste du bras, mouvement rendu d’autant plus théâtrale par les longues manches de ses vêtements et le cliquetis des nombreux bracelets qui ornaient ses poignets. Est-ce que tu penses que l’une des boutiques nous laisserait utiliser leur cheminée pour qu’on puisse retourner à la maison? Oh, et si jamais on essaie et on se fait arrêter parce que c’est interdit d’utiliser n’importe quelle cheminée? J’ai pas pensé à lire les lois de la communauté sorcière anglaise avant de partir! 我的天啊, je veux pas aller en prison, Xiu-Ying!
En réponse à sa tirade, le gecko se contenta de cligner des yeux, penchant légèrement sa petite tête ornée du dernier chapeau qu’il lui avait confectionné avant de grimper le long de son bras pour éventuellement s’installer sur son épaule. Pas une grande aide, peut-être, mais au moins elle avait le mérite de lui offrir une touche de réconfort.
La première était qu’il était fatigué. Aussitôt qu’il avait ouvert les yeux, il n’avait rien voulu de plus que de les refermer, et aurait sans doute passé encore plusieurs longues heures dans son lit s’il avait été en mesure de se rendormir.
La seconde, qui s’imposa à lui après qu’il ait maudit le soleil qui lui brûlait la rétine et ne manqua pas de le faire sortir de son lit comme si ce dernier avait soudainement pris feu, était qu’il était sans aucun doute un idiot.
Parce que voilà, quelques jours plus tôt avait eu lieu sa première visite sur le continent Européen. Il avait acheté ses livres, son matériel scolaire et, à la fin de la journée, il était retourné chez lui se sentant un peu plus prêt à affronter ce que le nouveau chapitre de sa vie avait à lui offrir. Et pourtant, malgré tout le temps qu’il avait passé sur le Chemin de Traverse, il n’avait sur le moment pas réalisé qu’un élément crucial de sa nouvelle vie d’étudiant de Poudlard lui était complètement passé au-dessus de la tête.
À savoir, son uniforme.
Un véritable scandale, parce que vraiment, qui aurait pu croire qu’il aurait été en mesure d’oublier quoi que ce soit qui concernait le shopping et les vêtements? Mais quelle honte, vraiment.
Surtout que ce n’était pas comme si c’était quelque chose de nouveau; il avait passé l’entièreté de sa scolarité à en porter un lorsqu’il était encore à son ancienne école. Toutefois, son oubli involontaire n’était peut-être pas seulement dû au fait qu’il avait, bien franchement, été un rien obnubilé par tout ce que la rue marchande avait à offrir, mais également parce que, contrairement à l’uniforme de Mahoutokoro, celui de Poudlard était…
Comment illustrer la chose de façon diplomatique?
Il était… moche.
Sérieusement, il était si sombre et informe et possédaient une absence totale de finesse qui ne manquait pas de le faire grimacer intérieurement. D’autant plus que s’il était parfaitement honnête, Liang avait presque des sueurs froides à l’idée de devoir porter une cravate tout les jours, parce que vraiment, il était tout simplement incapable de comprendre comment est-ce que vous êtiez supposer la mettre sans avoir l’air complètement ridicule.
Et en prime, ils ne grandissaient même pas avec eux; il était en peine d’imaginer en acheter un nouveau chaque fois qu’il prenait quelques centimètres. Vraiment, c’était sans doute l’une des rares occasions où Liang était presque soulagé que sa poussée de croissance semblait l’avoir complètement oublié. Sérieusement, il espérait que son uniforme était au moins un moindrement chaud, parce que voilà qu’il était de retour sur le Chemin de Traverse pour la deuxième fois en une semaine et ces deux courtes visites étaient suffisantes pour le faire réaliser que même si l’automne n’avaient pas encore commencé, la température Londonienne était déjà aussi froide que certains des plus mauvais jours de la saison hivernale Taïwanaise.
Il ne restait plus qu’à espérer que ce n’était pas là un avant goût déprimant de la mode sorcière européenne, parce que si son séjour en Angleterre entraînait un dépérissement de son fashion sense, il n’allait jamais pouvoir s’en remettre.
Jamais.
Ça ne l’empêcha toutefois pas de passer plusieurs longs moments à se faire mesurer par la couturière tout en lui posant un nombre presque ahurissant de questions avant de lui offrir quelques piécettes une fois qu’il eut fait le tour du magasin au moins trois fois afin de voir tout ce qu’elle avait à offrir même s’il savait qu’il n'allait rien pouvoir acheter.
Immobile devant la porte de la boutique qu’il venait de quitter, ses derniers achats en main, Liang fut saisi d’un moment d’hésitation; considérant l’heure et le décalage horaire, il pourrait - il devrait - retourner chez lui pour dîner. Même s’il avait toujours quelques pièces au fond de ses poches et qu’il pourrait utiliser ces dernières afin de s’acheter quelque chose à manger, il était sûr qu’il arriverait à trouver quelque chose chez lui. Probablement.
Surtout qu’il se sentait déjà plus que coupable d’avoir dû s’embarquer dans cette deuxième visite à Londres; la Poudre de cheminette, ça coûtait cher, et il avait déjà dépensé tellement de l’argent qu’ils avaient à peine afin d’acheter tout le reste.
Mais voilà, la foule et le brouhaha plein de vie qu'il pouvait entendre tout autour de lui ne faisait que rendre l’idée de retourner à l'appartement afin de manger seul avec Xiu-Ying pour seule compagnie encore plus déprimante. Et si Liang aimait son familier de tout son cœur, il était le premier à avouer que cette dernière était loin d’être une conventionnaliste aguerrie.
Ici aussi, il n’avait peut-être personne à qui parler - tous les passants semblaient être si occupés -, mais au moins, on n’y retrouvait pas ce silence écrasant qui régnait chez lui en presque permanence. Puis, il fallait l’avouer, une part de lui - celle qui cherchait à trouver la moindre excuse pour rester - était curieuse à l’idée d’enfin essayer la cuisine anglaise.
Un sentiment qui, bien franchement, ne dura pas bien longtemps.
Parce qu’après avoir passé sans doute un peu trop longtemps à essayer de trouver un endroit qui non seulement n’était pas trop cher - à savoir, aucun des quelques restaurants qu’il avait aperçu au cours de ses deux visites -, dont le menu n’était pas trop étrange - il voulait bien essayer quelque chose de nouveau mais il n’était pas non plus un masochiste - et qui ne donnait pas l’impression qu’ils auraient été incapables de reconnaître un légume et ce même si on le leur en balançait en pleine tête, Liang finit bien vite par réaliser deux choses. Non seulement sa mission s’avérait être un échec spectaculaire, mais en prime, il n’avait, peut-être, aucune idée de où est-ce qu’il était en ce moment.
Uhoh.
Sa réalisation fut suivie d’une bonne demi-douzaine de minutes de plus à tourner en rond, avant que Liang se rende à l’évidence; il était bel et bien perdu.
-C’est comme ça qu’on va mourir, Xiu-Ying, fit-il à l’intention de son familier d’une voix plaintive, le noir et le sarcelle de ses cheveux laissant place au bleu clair de l’inquiétude qui grandissait malgré lui dans sa poitrine. On va crever de faim sur le trottoir et se transformer en une paire de squelettes que quelqu’un va finir par trouver dans quelques années et afficher dans la devanture de leur magasin à chaque Halloween, ajouta Liang en désignant l’entièreté de la ruelle dans laquelle il se trouvait d’un large geste du bras, mouvement rendu d’autant plus théâtrale par les longues manches de ses vêtements et le cliquetis des nombreux bracelets qui ornaient ses poignets. Est-ce que tu penses que l’une des boutiques nous laisserait utiliser leur cheminée pour qu’on puisse retourner à la maison? Oh, et si jamais on essaie et on se fait arrêter parce que c’est interdit d’utiliser n’importe quelle cheminée? J’ai pas pensé à lire les lois de la communauté sorcière anglaise avant de partir! 我的天啊, je veux pas aller en prison, Xiu-Ying!
En réponse à sa tirade, le gecko se contenta de cligner des yeux, penchant légèrement sa petite tête ornée du dernier chapeau qu’il lui avait confectionné avant de grimper le long de son bras pour éventuellement s’installer sur son épaule. Pas une grande aide, peut-être, mais au moins elle avait le mérite de lui offrir une touche de réconfort.
⚝ ⚝ ⚝
Mood: With Alistaire W ⚝ August 1924 ⚝ Color 009999