Wolf in Sheep's Clothing | Chester Lamb

Avez-vous cru qu'une histoire entre un sorcier et une velane pendant la guerre aurait une fin heureuse? Mais qui pouvait les blâmer? Ils n'étaient pas censer savoir que cela se produirait, rien ne prédisait à une escalade aussi significative des tensions. Et quand bien même cela se produisait chez les moldus, cela les concernait eux. Pourquoi est-ce que les sorciers s'en mêleraient? Pour leur famille? Qu'est-ce que cela changerait? Ne suffisait-il pas de mettre sa famille à l'abris dans le monde magique? N'est-ce pas égoiste de partir au front en prenant le risque que sa famille ne nous revoit plus? N'est-ce pas pathétique pour les moldus de suivre aveuglement les désirs de ses dirigeants alors qu'en s'alliant tous ensemble ils auraient pu renverser les hauts placés? Et comment les sorciers ont-ils pu s'engager dans une guerre quand même certains moldus refusaient de prendre les armes?

Un sorcier de sang-mêlé, oubliator au Ministère de la Magie et une vélane se rencontrent et s'éprennent l'un de l'autre. Ce n'était certainement pas raisonnable de la part d'un membre du Ministère mais les amis et collègues de travail les plus proches du sorcier ne pouvaient lui en vouloir; la femme avait tout pour elle. Ces longs cheveux magnifiques et ses yeux aigue-marine, cette peau si blanche telle une poupée de porcelaine, cette douceur et élégance dans ses mouvements et ce caractère si docile, pleine de joie. Elle était resplendissante depuis que ce sorcier était devenu son époux et même si cela suscitait la jalousie, son mari était le mieux placé pour savoir la proteger et être à sa hauteur. Lui non plus n'était pas en reste; un beau blond aux regard azur en costume-cravate, à la volonté d'acier, il ne voulait que le meilleur pour le monde des sorciers.

Ils se sont aimés.
Ils ont vécut les meilleurs moments de leur vie, même lorsque la guerre arriva et que l'inquiétude commença à naitre au Ministère, il ne pouvait qu'être le plus heureux des hommes avec ce petit bout de chou que sa femme venait de mettre au monde.
Il voulait être là pour son fils.
Pour sa femme.

Pourquoi devrait-il les quitter pour aller réparer les erreurs d'autres sorciers qui ne respectaient pas les règles? On dirait qu'ils s'asseoient tous sur le secret magique, ne leur a-t-on rien appris à l'école? Ont-ils oubliés comment peuvent être les moldus? Ils croient qu'une minorité représente la vraie facette des moldus? A croire qu'ils n'en ont pas le parfait exemple avec cette guerre. Non, lui, il voulait rester auprès de sa famille. Il voulait continuer à porter son fils sur ses épaules en allant main dans la main faire des promenades dans la forêt avec sa femme pour aller étudier les plantes, l'une des passions de la velane. Il voulait encore voir le sourire et entendre le rire de son fils et sa voix mélodieuse clamant des "papa".

Juste encore un peu.
Un peu plus longtemps.
La réalité est qu'on ne cessait de le solliciter au Ministère. La situation devenait grave, beaucoup de sorciers ne cachaient même plus leurs pouvoirs et étaient de ce fait encore plus pris en cible, que cela soit par le camp adverse mais même le camp qu'ils défendaient. Rien n'allait. Le chaos s'était installé et ils allaient finir par perdre non seulement beaucoup de vies sorcières mais aussi un semblant d'ordre et de secrets sur leur existence.

Nous sommes en 1916, Chester n'a alors que 3 ans. Son père n'a cessé de repousser l'inévitable mais il est venu temps de faire ses au revoir à sa tendre famille. Il embrasse sa femme et son fils avant de passer tendrement sa main dans ses cheveux comme pour lui dire de bien écouter sa mère pendant son absence. Il n'en aura, il l'espère, pas pour longtemps. Juste oublietter quelques moldus.
Tout se passera bien.

Alors la velane prend sur elle, malgré les quelques "il est où papa?" de Chester qui ne comprend pas la situation, elle l'éduque comme elle peut, continue de lui en apprendre davantage sur les plantes et les créatures magiques, ils parlent ensemble de cet homme du Ministère de la Magie, si raffiné et si cultivé et de toutes les choses qu'il a appris à sa femme. Et même si Chester voit sa mère verser quelques larmes sous le poids de l'absence de son mari, elle se fait forte et aimante.

1918, la guerre touche à sa fin. Pourtant un collègue du Ministère vient apporté une nouvelle tragique à la famille Lamb. La mort d'un frère d'arme, la mort d'un coéquipier, la mort d'un ami, la mort d'un mari...la mort d'un père. La seule vision de cet homme seul, son chapeau retiré paralyse sur place la velane et ce qui suit est juste un cauchemar qu'elle a fait et refait chaque jour depuis le départ de son mari. Cette peur insidieuse qu'elle perde le seul être qu'elle ne pourra jamais aimé. Tout son corps n'est que celui d'une poupée désarticulée qui aurait perdu les fils qui la soutenait et s'effondre sur le sol pour sangloter. Chester, lui, avec ses 5 ans, ne comprend pas vraiment le grand monsieur alors celui-ci lui explique avec des mots qu'un enfant de son âge pourrait comprendre.

"Ton papa est parti"
".....Et quand est-ce qu'il reviendra?"

Les cris, non, les hurlements de desespoir et de colère de sa mère retentissaient, c'était si viscérale, si sauvage, sa mère devenait une créature qu'il n'avait que rarement vu mais elle avait atteint le point de rupture, le point de non retour. Même l'homme à ses côtés étaient pris entre la peur de cette "chose" et la tristesse qu'il ressentait pour cet enfant. Il essayait tant bien que mal de continuer à parler malgré sa gorge serrée mais il n'y parvint plus. A cause de Chester? Ce garçon qui à présent secouait la tête en couvrant ses oreilles comme pour échapper à une réalité bien trop effroyable pour lui.

Les jours qui suivirent...furent ponctués par les sanglots de sa mère pour qui il avait subitement cessés d'exister. Ne croyez pas que Chester n'était pas aimé de sa mère mais celle-ci était rentrer dans un tel état de dépression que son environnement, que plus rien n'avait d'importance à ses yeux. Elle était encore là. Bien vivante. Mais elle n'était plus qu'une carcasse vide, sans volonté. Articulant avec une voix presque rauque des: Tout ça, c'est votre faute.. Si Chester n'en comprenait pas la signification à l'époque, aujourd'hui ces paroles sont on ne peut plus clair à son esprit.

Ce fameux jour. On n'a pas fait que prendre son père. On a pris aussi sa mère. On a pris la chaleur de son foyer. On a pris le bonheur et les rires. On lui a tout pris. Si l'ami de son père n'était pas revenu pour prendre des nouvelles et s'assurer que tout aille bien, que serait-il arrivé à Chester? Serait-il mort de malnutrition? Sa mère ne bougeait plus et c'est même lui qui devait la nourrir avec les quelques plantes qu'ils connaissaient. Il fut décidé que pour le bien de l'enfant, il devait être pris en charge par un autre adulte puisque sa mère n'était plus capable de s'en occuper. Quant à elle...on ne pouvait rien faire pour une velane dans ces conditions, la seule chose qu'on pouvait faire c'est d'envoyer quelqu'un de temps à autre prendre soin d'elle mais....que peut-on faire pour quelqu'un qui se laisse dépérir.

Les débuts furent difficiles, le garçon ne cessait de vouloir retourner auprès de sa mère mais malgré tout il compris rapidement qu'il ne pourrait rien pour elle. Il traversa une période ou lui-même était perdu mais la peur de finir comme sa mère le motiva à sa bouger et se trouver un objectif. L'ami de son père fit son éducation et lui permit de mieux comprendre le travail de son père, cette histoire de guerre ainsi que tout le reste. C'est peut-être suite à cela que le regard de Chester se ralluma.
Oui, il allait tout faire pour que la mort de son père ne soit pas vaine, il fera tout pour que plus aucun sorciers ne soient mêlés aux affaires des moldus et ne cause la mort d'autres sorciers. Tout ça, c'est la faute des moldus. Et les sorciers qui ont forcés son père à participer à la guerre ne valent pas mieux.

Alors grâce à cet homme qui s'est bien occupé de lui, il a pu se rapprocher d'autres membres du Ministère qui eux semblaient plus enclins à accéder au moindre de ses caprices, et si Chester leur devait quelque chose en échange, peu importe le prix à payer, il le faisait. Mais il ne pourra pas atteindre les hautes sphères s'il ne va pas à l'école. Ainsi la lettre d'admission à Poudlard venait à point nommé.