Le terre-neuve (ou retriever de Terre-Neuve) est une race de chien originaire de l'île canadienne de Terre-Neuve, à forte taille et présentant généralement une épaisse fourrure noire. Il est apprécié pour sa force, sa loyauté et ses aptitudes aquatiques. On le surnomme aussi NewFoundland, Newfie ou Saint-Bernard des mers*.
*Dommage que la retenue ait lieu dans une forêt.
C'est plus quoi ? Plus d'actualité ? Plus complexe que ça ? Rah, il en fallait pas commencer des phrases comme ça et ne pas les terminer, ce n'était pas sympa pour son imagination ! Et puis, quel était le mal à se servir des armes que la nature avait donné ? Lui aurait aucun scrupule à se servir de ses crocs pour se défendre, animal ou pas. Attendez, est-ce que Igor venait vraiment de sous-entendre dans le plus grand des calmes que Grishin l'attachait ? Trop. D'informations.
Le demi-vampire en était à encore digérer ce que le garde-chasse venait de dire après, et qui était une des choses les plus tristes qu'il ait jamais entendu, quand celui-ci lui tendit une tasse de thé. Comment pouvait-on avoir une estime de soi aussi basse ? Et comment Grishin, s'il était vraiment son ami, pouvait le laisser penser une chose pareille ? Non mais parce que si demain Kecha lui sortait des trucs comme ça, il allait le secouer. Hum, entre Igor qui lui faisait penser à son jumeau et Zakhar qui lui faisait penser à son père, il allait peut-être devoir arrêter de comparer le personnel aux membres de sa famille, car ce que ça révélait sur lui lui plaisait pas du tout.
Sacha posa donc le peigne pour accepter la tasse de thé. Le garde-chasse avait pris une teinte très intéressante, qui mettait ses yeux en valeur. Trempant ses lèvres dans le liquide fumant, il suivit son regard vers les photos. Et... Oh... Etait-ce bien Witoslaw et Grishin enfants, bras dessus-dessous ? Son prof de magie noire avait donc bien était un gosse, il n'était pas apparu dans un nuage de fumée avec un rire machiavélique.
A regarder la photo, il avait failli rater le début des explications du polonais sur son état. Et toute envie de continuer à ragoter sur la relation Grishin/Witoslaw définitivement. Car, si la magie noire continuait à le ronger... Elle allait finir par le tuer, non ? Son cœur se serrait fort, et en même temps, il se sentait étonnamment énervé par cette façon se s'apitoyer sur sa prétendue monstruosité. C'était une sensation très déroutant et désagréable. S'il avait posé les questions, le Serpentard ne s'était pas attendu à ce que le garde-chasse y réponde avec autant d'honnêteté. Et maintenant, quelque part, il se sentait responsable.
Doucement, pour ne pas déloger Souptnik trop brutalement de ses pieds, Sacha se leva. Il n'osa pas s'asseoir à côté de lui, sur son lit, ce qui aurait vraiment été impoli pour le coup. A la place, s'agenouilla devant lui pour se retrouver à sa hauteur. Il posa ses mains sur celles du garde-chasse qui tenaient la tasse. Il avait toujours trouvé apaisant lorsque leur tutrice prenait ses mains entre les siennes et il espérait que ça aurait le même effet sur le garde-chasse. Sa poigne était ferme sur elle, mais il ne la garda pas longtemps, pour ne gêner le garde-chasse timide.
Je ne dirais rien monsieur. Promis. Et si jamais je parle quand même, vous avez le droit de me livrer au professeur Grishin.
Il était bien grave soudainement, malgré la piètre tentative d'humour, qui était plus pour se calmer lui que le polonais. D'où venait donc cette pointe de colère ? Elle était toujours là et n'était donc pas provoqué par le fait que le garde-chasse s'inquiète légitimement qu'il balance tout. Sacha avait conscience des dégâts que de telles bombes pourraient faire entre des mains malintentionnées, et lui, foutre la vie des gens en l'air, c'était pas son truc. Donc, il n'aurait rien dit à personne, même sans la crainte des représailles que pourrait exercer sur lui le prof de magie noire. Witoslaw avait parlé de sa nature intimidante, il espérait l'être autant un jour, même si c'était mort pour les presque deux mètres de hauteur. Enfin, il ne dirait rien, sauf à Kecha, qui était toujours implicitement exclu de ce genre de promesses. Eh, fallait être naïf pour croire qu'il ne racontait pas tout à son précieux jumeau, le Poufsouffle sachant garder les secrets que lui racontaient son frère.
Moi je vous trouve beau, monsieur. Vraiment, la corne, ça rajoute même un truc en plus. Et vous n'êtes pas un monstre. Je le sais parce que j'ai passé les premières années de ma vie entre les mains d'un d'entre eux. Vous, vous êtes une des personnes les plus gentilles que je connaisse. Regardez, vous vous retrouvez avec moi entre les pattes sans avoir rien fait pour mériter ça, et plutôt que de me jeter dehors, vous me faites un thé. Vous me rappelez mon frère.
Ce qui, lorsqu'on connaissait l'amour que lui portait Sacha, était un des plus beaux compliments qu'il puisse faire. Il avait même parlé de Lavr de lui-même, ce qu'il n'aurait jamais fait en temps normal, surtout après la façon dont Zakhar s'était moqué de lui, mais après tout ce que le garde-chasse avait confié sur lui, il pouvait bien lui rendre un peu la pareille, surtout que ça servait son propos. Sacha ne réalisa pourquoi cela le touchait tant, que Igor se considère comme un monstre, que lorsqu'il développa sa pensée en même temps qu'il parlait. Il se releva, continuant à le regarder, impétueux, et la colère perçait sous la gravité.
Ceux qui pensent que vous êtes un monstre ne sont pas différents des moldus qui nous brûlaient au Moyen-Age parce que sorciers. Et si vous pensez que vous êtes un monstre à cause de ce que la magie noire vous fait, alors ça veut dire, comme me l'a fait comprendre le professeur Grishin, que j'en suis un aussi, et mon frère adoré aussi. Et Kecha n'est pas un monstre.
Si Sacha acceptait que Igor se voit comme un monstre, juste pour une histoire de sang souillé par la magie noire et de déformation physique, il acceptait aussi que lui et d'autres puissent les voir, eux, les demi-vampires, qui n'auraient jamais le sang suffisamment pur pour la communauté sorcière, comme tels. Et il refusait qu'on les assimile à ce statut de monstre. Ils n'étaient pas comme leur père. Car derrière la colère, il y avait aussi la peur que ce soit bien le cas. Peut-être le garde-chasse avait raison, peut-être était-il un monstre et donc eux aussi. Et ces questions qui avaient surgi en lui, n'étaient-elles pas juste une façon d'éviter de penser que Witoslaw lui avait peut-être avoué qu'il était condamné ? Et ça, c'était la question que Sacha ne poserait pas, car il ne voulait pas en connaître la réponse.
Le garçon retourna à sa place pour finir le thé qu'il avait posé sur sa chaise. Il était presque froid maintenant, mais ce n'était pas grave. Il le finit d'une traitre, avant de remettre et commencer à boutonner sa chemise avec des gestes bien plus secs que ne nécessitaient cette tâche. Tant pis pour ses cheveux, il les cacherait sous la capuche de sa cape jusqu'à la douche. Une bonne douche bien chaude. Dieu qu'il en avait besoin.