Rendre une plante jalouse, quelle idée absurde. Si Albero préférait les plantes aux humains la plupart du temps, c'était bien parce qu'elles ne ressentaient pas ce genre de sentiment inutile. Mais il fallait avouer que certaines de ses chères petites pouvait avoir des comportements proche de l'humain parfait.
Il suffisait de voir le saule cogneur dans le parc du château, qui frappait à tout va ceux qui s'approche pour comprendre qu'il a juste envie qu'on le laisse tranquille. Ou ses mandragore qui pleurait dès qu'on les sortait de leur pot bien confortable.
Alors en soit, est ce si absurde de penser que la plante qui le parasitait et le dévorait de l'intérieur pouvait se montrer jalouse d'autrui ? Albero était en quelque sorte son terreau à elle, son humain apprivoisé.
Mais dans ce cas, si elle éprouvait une sorte de jalousie, elle pouvait aussi éprouver une forme d'intérêt parfois aussi. Ses fleurs papillons ne se seraient pas autant rapprocher de l'autre professeur si cela n'avait pas été le cas. De la curiosité peut être, mais peut être que cela provenait d'avantage de son hôte que de la plante elle même, qui ne retranscrivait que l'intérêt qu'Albero avait envers Zakhar.
"A moins de m'ouvrir le crâne, il est difficile à dire à quel point la plante est liée à mon système.", finit il par dire après quelques secondes de réflexion.
Il ne semblait pas plus ennuyer que cela à l'idée que la plante l'habitant pouvait avoir pris le contrôle d'une part de son être. Quiconque serait effrayé de savoir qu'une plante allait les "zombifier" mais pas Albero. Peut être que sa plante avait une emprise trop puissante sur lui pour qu'il soit inquiet d'une telle chose.
"De ce que j'ai pu observer, la plante a déjà une grande influence sur moi alors je ne serais pas surpris si une partie de ma cervelle est recouverte de racines. J'ai pu noter des changements drastiques dans mon comportement par exemple mais rien de particulièrement alarmant jusqu'à maintenant.", continua-t-il, caressant presque tendrement du bout du doigt une des longues tiges se mouvant le long de sa joue.
"La plante est en constante croissance, et comme je suis un "cas unique", il est difficile de prédire ce qui pourrait arriver sur le long terme. Mais tant que j'ai la majorité de mon raisonnement, il n'est pas nécessaire de me mettre en cage, merci." Son œil unique vint se poser sur le professeur de magie noir un sourire amusé sur les lèvres.
"Cependant, si cela devait arriver à ce point, il faudra sans aucun doute se battre un peu pour pouvoir m'étudiez. Plusieurs personnes ont déjà exprimé leur envie de me disséquer, ou juste me bruler pour effacer l'existence de cette si "terrifiante" plante." Encore une fois, il ne semblait nullement perturbé par cette perspective, comme si mourir n'était qu'un détail insignifiant pour le moment. Pourquoi s'offusquer de ce genre de chose de toute façon alors qu'il avait encore toute sa tête ou presque. Ce n'est pas comme si s'indigner du sort qu'on lui réserverait quand la plante l'aura totalement consumé allait changer quoi que ce soit.
Il garda bien de dire aussi que la plante risquait d'agir différemment quand son hôte aura perdu tout intérêt, peut être pour finir de se nourrir de ses os dans un coin tranquille et arriver à maturité ou peut être même pour se chercher un autre hôte.
Si c'était la deuxième option la bonne, Albero ne donnait pas chair de la peau de celui qui oserait toucher à son cadavre en premier.
Ses réflexions intérieurs se turent quand il vit Zakhar attraper un sécateur et le faire tourner entre ses doigts. Il n'était pas difficile de deviner quelle genre d'idée lui traversaient l'esprit avant même qu'il ouvre la bouche pour poser des questions.
Presque inconsciemment, mais discrètement, il fit un pas de coté pour s'éloigner de lui sous couvert de ranger une fiole que le professeur de magie noir avait déplacé plus tôt. Il n'avait pas peur d'un simple sécateur bien sûr, même brandit par quelqu'un d'autre mais la plante l'habitant le faisait toujours régir au moindre danger pouvant l'atteindre elle et si le visiteur la menaçait, elle allait se montrer bien moins curieuse et bien plus…
"Je déconseille fortement toute tentative d'endommager la plante parasite. Je ne peut pas dire que l'acte en soit est "douloureux" mais je peux garantir de je vais m'en mordre les doigts plus tard.", grommela-t-il, un court instant bien moins sympathique et plus menaçant.
"De plus, je n'hésiterai pas à me défendre… à LA défendre alors si vous tenez à vos doigts, n'approchait pas ce sécateur de mes tiges."Si la plante le contrôlait bien en partie, il n'était pas absurde d'imaginer qu'elle obligeait son hôte à prendre soin d'elle et à éviter tout danger, quitte à devoir sortir sa baguette et éliminer la menace.
Diantre, la plante ne le laissait même pas lui même couper les tiges ou les racines sans se venger après en repoussant plus vite et plus profondément encore. La dernière fois qu'il avait tentait l'expérience il avait finit par amèrement le regretter.
Mais aussitôt la menace écartait, il retrouva son expression neutre et polie, comme si rien ne c'était passé.
Il soupira, balayant d'un geste de la main un sujet pour passer au suivant.
"Il est difficile pour moi de trouver de l'intérêt en quiconque, même quelqu'un d'aussi étrange que notre directeur. Il peut bien garder ses secrets tant que ceux-ci ne me concernent pas directement, et tant qu'il me laisse travailler en paix aussi."Il se stoppa quelques secondes, observant l'autre professeur, son regard presque brillant l'espace d'un instant.
"Je prends note que la forme animal d'un animagus influence l'humain. Ce n'est pas le genre de savoir que je recherche mais merci de m'en faire part quand même. Je ferais pousser un ou deux pots d'herbe à chat dans ce cas.", fit-il avec un très léger rire.
"Et votre présence ici n'est pas la plus désagréable que j'ai pu avoir. Il faut dire que je n'en reçoit pas beaucoup non plus, des visiteurs surprises comme vous. Un peu de changement ne ferais peut être pas de mal."