La première chose que Liang avait remarqué, un peu plus tôt lorsqu’ils avaient finalement mis le pied pour la première dans la Grande Salle de Poudlard, était à quel point celle-ci était si différente de tout ce qu’il avait vu jusqu’à présent. Différente de l’architecture de son petit village natal, qui n’avait jamais eu -
n’allait jamais avoir - ce genre d'opulence un peu grandiose. Différente de Mahoutokoro, incroyable de sa propre façon mais à l’architecture distinctement Japonaise.
La seconde, assis à la même table que Professeur Katsuragi et plusieurs autres enseignants qui semblaient tous plus intéressants les uns que les autres -
est-ce que c’était des plantes
qui poussait sur ce sorcier? - fut la silhouette familière d’un homme, masse de cheveux roux sur la tête et ce qui, semblait-il, était un perpétuel air d'épuisement gravé sur ses traits. L’homme qu’il avait rencontré, il y a de cela quelques jours, lorsqu’il s’était perdu dans le Chemin de Traverse.
Oh.
Si son visage n’était pas presque toujours orné bien malgré lui de cette expression désintéressée, celui-ci aurait sans aucun doute reflété son excitation soudaine qui fut bien vite suivit sa profonde sidération qui était soudainement visible à tous par un gris clair qui passa tout aussi rapidement à l’horrible orange citrouille de sa chevelure. Parce que voilà qu’il venait d’apprendre que l’inconnu qu’il avait croisé à Londres avant la rentrée -
qui l’avait aidé alors qu'il n’avait aucune raison de le faire, et c'était là quelque chose qu’il n’allait jamais oublier - enseignait à Poudlard et avait décidé de ne pas le mentionner.
Pas qu’il eût le temps de réellement s’attarder sur la chose -
pas maintenant - puisque la Cérémonie de Répartition commençait enfin. Et avec celle-ci, une partie l’anxiété qui avait refusée de le lâcher depuis qu’il s’était levé ce matin -
depuis qu’il avait décidé transférer, tous ces mois plus tôt - fit place à cette curiosité qu’il ne pouvait s’empêcher d’avoir face à l’idée de découvrir avec qui il allait passer les quelques prochaines années de sa vie.
Une anxiété qui revint bien vite à la charge lorsqu’il se rappela soudainement ce que l’homme -
le professeur - lui avait dit à propos de la Cérémonie de Répartition lorsqu’ils s’étaient croisés dans le Londres sorcier. Le terrible, horrible
Duel auquel ils devaient participer, et que Liang
savait allait sans conteste être la raison que sa courte vie allait s’arrêter avant même qu’elle n’ait réellement eu le temps de commencer.
Au moins, alors qu’il serrait doucement Xiu-Ying dans sa poitrine, il pouvait toujours se dire que l’inconnu semblait avoir eu raison et qu’ils y avaient définitivement une option moins violente pour obtenir sa maison, si on en croyait le vieux chapeau poussiéreux qui se retrouvait à l’avant.
Et c’est là qu’à son plus grand désarroi, Liang reconnut le premier élève à être appelé à l’avant. Le jeune homme bien habillé de la
cabine des horreurs où il s’était embarrassé comme un
idiot en renversant la presque totalité du continue d’une valise sur lui-même, les autres ocupants et l’entièreté d’un compartiment. Et si Liang recula de quelques pas pour aller se cacher derrière quelques sorciers un peu plus grands - chose qui n’était pas des plus difficile considérant sa taille pas des plus conséquente -, personne n’aurait été en mesure de le prouver.
Tandis que la liste des étudiants s’amenuisait, il ne put que remarquer certains étudiants un peu plus que les autres, parfois en bien, et parfois en moins. Le garçon aux cheveux pâle et soyeux qui cachait une personnalité qui le fit espérer malgré lui qu’il n’allait pas se retrouver dans la même maison -
Serpentard -, puis la jeune fille qu’il avait croisé dans la même cabine que le premier élève -
oh, il espérait vraiment qu’elle ne s’était pas fait mal, avec le chaos de plus tôt, il avait filé avant même d’avoir sa réponse - avec, à sa plus grande horreur mêlée de ce dégoût presque paniqué, une
araignée bien ancrée sur l’épaule, envoyée à la même maison.
Rigel, le garçon qu’il avait rencontré à Wiseacres, celui qu’il espérait de tout son être pouvoir un jour appeler un ami, fut bien vite réparti à Gryffondor, et s’il était heureux pour ce dernier d’avoir réussi à trouver sa place dans cette nouvelle école, cela n’empêcha pas un léger pincement au coeur face à la réalisation qu’ils allaient être séparé parce que s’il y avait bien une chose que Liang ne possédait pas, c’était la moindre once de bravoure.
Puis quelques premières années particulièrement adorables; parce qu’ils
devaient être des premières années vu leur apparence et leur taille encore moins impressionnante que la sienne. Un à un, les apprentis sorciers et sorcières passèrent sous le vieux couvre-chef -
le Choixpeau, un jeu de mot que, avec sa maîtrise de la langue anglaise qui était loin d’être parfaite, Liang n’avait définitivement pas compris -, sans qu’on ne demande à un seul d’entre de compléter
le test.
Ce Duel que l’enseignant aux cheveux roux avait mentionné lorsqu’ils s'étaient rencontrés.
C’est à cet instant que Liang comprit enfin que ce que le professeur lui avait dit à propos de ce
duel de la Cérémonie de Répartition était sans doute aucune une blague. Avec cette réalisation vint également cette honte profonde quant au fait qu’il aurait définitivement dû comprendre qu’on était en train de se moquer de lui et que ça lui était passé entièrement au-dessus de la tête.
Oh, mais tuez le quelqu’un s’il-vous-plaît.
Il était tellement
embarrassé, chose bien évidente par le rose soudain de ses cheveux, qu’il aurait pu disparaître sous les dalles de marbre du plancher de la Grande Salle si la chose avait été possible. L’année scolaire n’avait même pas encore réellement commencé et voilà que l’un de ses nouveaux professeurs pensait probablement déjà qu’il était un véritable
imbécile.
C’était le
pire.
Le reste de la cérémonie sembla passer à toute vitesse, la foule de premières années et d’Erasmus se réduisant de plus en plus alors qu’il essayait - et échouait lamentablement - de porter attention à la majorité des élèves qui se faisaient répartir avant lui; et s’il avait passé peut-être
un peu trop de temps à dévisager un jeune homme avec de magnifique longs cheveux blonds et un nom qu’il aurait été bien en peine de prononcer sans lui demander au moins une demi douzaine de fois de le lui répéter, et bien, il était sûr que personne n’avait rien remarqué. Ce fut seulement lorsque William and Liam, les deux autres élèves qu’il connaissait actuellement de Mahoutokoro passèrent eux aussi sous le Choixpeau qu’il arracha son regard du Gryffondor pour voir où les jumeaux allaient se retrouver; une chose qu’il ne mit pas bien longtemps à regretter au vue de la scène qui en suivit et qui, au final, n’aurait sans doute dû en étonner personne.
Il allait falloir qu’il essaie de trouver son ami lorsqu’il allait en avoir la chance parce que même si ce n’était pas la même chose -
il espérait que ce ne le serait jamais -, il
savait ce que c’était que d’être séparé de quelqu’un à qui vous teniez plus que tout. Il ne pouvait qu’espérer que lui et son frère allaient s’en sortir avec cette transition qui n’était décidément pas la bienvenue.
Puis son tour arriva finalement dans le malaise général, chose que Liang manqua presque de ne pas remarquer parce que
qu’est-ce que c’était que ça?Clignant un peu bêtement des yeux devant le charabia qui venait de lui parvenir aux oreilles, Liang lança un rapide coup d’oeil pas des plus subtils par-dessus son épaule afin de s’assurer que
oui, c’était bien lui qu’on venait d’appeler. Malheureusement pour lui, considérant le fait qu’il était le dernier élève, ce fut soudainement évident à ses yeux que, encore une fois, il allait être entouré de gens qui étaient tout bonnement incapable de prononcer son nom correctement; et si ce n’était là rien de nouveau, au moins, au Japon, ça n’avait jamais été aussi
terrible.
-
Erm, o-okay, fit-il à mi-voix, son ton presque incertain en réponse au
Youein Laiang Exoue qui venait de s’échapper des lèvres de l’enseignant.
Bien malgré lui, sa nervosité était de retour, ses cheveux passant du bleu clair inquiet qui s’y était installé lorsqu’il avait vu les jumeaux être séparé à cette teinte lilas si caractéristique de l’anxiété qu’il détestait toujours démontrer. S’approchant lentement du tabouret, le dos droit et la tête haute en une tentative de projeter cette confidence qu’il ne ressentait
définitivement pas et priant intérieurement qu’il n’allait pas se casser la gueule devant tout le monde, Liang ne pouvait que se sentir un rien ridicule dans cet uniforme qu’il avait modifié un peu aussitôt qu’il était rentré chez lui après l’avoir acheté mais qui, à ses yeux, était toujours tellement
moche. Dans son esprit, il ne pouvait que ressasser les mêmes pensées encore et encore et
encore tandis qu’autour de lui, il pouvait entendre quelques paroles et exclamations, pas assez fort pour qu'il comprennent actuellement ce qu’on pouvait bien être en train de raconter.
Et si jamais le Choixpeau ne savait pas quoi faire de lui et on décidait qu’il n’avait tout simplement pas sa place ici? Et si les gens de la maison où il se retrouvait pensaient tous qu’il était bizarre et qu'il finissait seul dans son coin sans personne à qui parler jusqu’à la fin de l’année? Oh
, il n’allait tout simplement jamais
s’en remettre si ça arrivait. Et si jamais-Et voilà qu’il était arrivé à l’avant, assis sur le tabouret avec un chapeau trop grand qui, il en était
persuadé, n’avait sans doute pas passé sous un sortilège de récurage depuis au moins une
cinquantaine d’année perché sur le dessus de son crâne. Dans sa cage thoracique, son cœur battait tellement vite qu’il pouvait actuellement l’entendre, ce qui était sans doute pourquoi il mit quelques secondes avant de réaliser que le Choixpeau avait enfin commencé à parler.
Liang aurait aimé pouvoir dire qu’il avait été en mesure de comprendre tout ce que le chapeau lui dit, qu’il avait réussi à retenir chaque mots qui provenait de l’étrange morceau de tissue, mais la vérité était qu’il était tout simplement trop nerveux - et peut-être un rien terrifié - pour réellement arriver à enregistrer plus que quelques mots ici et là.
’Loyauté‘ et
’Ambition‘, un
‘Non, non, définitivement pas Serdaigle, mh, et ce n’est pas dans maison des plus courageux que tu trouveras ton bonheur’ par ici suivi d’un
‘Je pense que je sais où tu pourras être entouré’ par là.
Puis sa maison avait été annoncée, et c’est à
Poufsouffle qu’il avait fini par être envoyé.
Il en serait presque tombé du tabouret face à l’intensité de la vague de soulagement qui l’avait submergé si la présence toujours aussi rassurante de son familier, qui avait escaladé sa manche pour venir s’installer sur son épaule alors que le vieux chapeau était occupé à délibérer, ne l’avait pas ramené à l’ordre.
Oh merci Guanyin, c’était enfin fini.Liang ne mit pas bien longtemps avant de localiser la table de sa nouvelle maison où ses nouveaux camarades étaient en train d’applaudir, semblant actuellement
heureux de le voir rejoindre leur rang, une vision qui ne manqua pas de faire naître ce mélange de joie et ce sentiment d’appartenance qu’il cherchait sans cesse au fond de sa poitrine, le lilas laissant place à un jaune qui n’était pas sans rapeller l’éclat des nouvelles couleurs de son uniforme.
Ce fut alors qu’il s’approcha de la table des Poufsouffles, cherchant du regard une place où s’asseoir, que Liang finit enfin par le remarquer. Installé au bout de la table de sa nouvelle maison, l’autre garçon devant qui il s’était ridiculisé quelques heures plus tôt lors de ce voyage en train particulièrement infernal.
Un moment d’hésitation, alors qu’il envoya un rapide coup d’oeil en direction de William -
au moins semblait-il qu’un autre élève était déjà en train d’essayer de le rassurer, parce que son coeur n’aurait pas pu supporter l’idée de le laisser complètement seul en cet instant -, avant qu’il ne finisse par se diriger en direction de l’inconnu, se laissant tomber sans aucune délicatesse à côté de lui et prêt à s'excuser une bonne douzaine de fois,
encore, dans l’espoir que le jeune homme allait accepter de le pardonner pour son étourderie.
-
H-hey, fit-il à l’intention de ce dernier avec un léger sourire contrit après avoir envoyé un signe de la main au reste de la table afin de les remercier de leur accueil.
Je- alors, comment dire, je- oh, je voulais m’excuser encore une fois pour ce qui était arrivé dans le train, je sais pas c’était la valise de qui, mais c’était un accident, vraiment- ah, et je m’excuse aussi de pas être resté pour tout ramasser, je me suis dis que si je restais j’allais juste empirer les choses, tu comprends, ma baguette aime me jouer des tours quand, erm. Une courte pause, parce qu’il ne savait pas comment expliquer -
ne savait pas s’il voulait expliquer - à un inconnu la malchance qui lui collait à la peau à cause de sa baguette magique chaque fois que ses émotions s'assombrissaient ne serait-ce qu’un peu.
Bref, j’aimerais bien promettre qu’un truc de la sorte ne va jamais arriver à nouveau mais comme je suis pas des plus, uh, adroit, ce serait sans doute mentir, mais je, erm, j’espère qu’on pourra passer du bon temps ensemble quand même dans la même maison? ajouta-t-il, l’espoir bien audible dans sa voix malgré le malaise certain qu’il ne manquait pas de projeter.
⚝ ⚝ ⚝
Mood: En Bref: Il regarde les autres élèves se répartir comme il passe en dernier, il stress un peu en pensant au ‘Duel’ que Alistair, qu’il vient de réaliser est un prof de Poudlard, a mentionné lorsqu’ils se sont croisé au chemin de traverse (puis réalise que c’était une grosse blague alors il se sent stupide af), il se fait répartir puis il va s’asseoir à côté d’Emrys pour aller s’excuser encore une fois à cause du train.