Sur le premier florilège de questions posées à cet adulte, seule une avait eu une réponse. Tout portait à croire que le quasi-mutisme de son vis-à-vis était un indice quant à sa pénibilité actuelle et pourtant, cela ne semblait pas décourager pour autant Hippolyte. Le demi-vélane restait extrêmement calme et lorsque le premier des deux nouveaux passagers les salua, il fit un sourire ravi. Il avait une bonne intuition à son sujet et il promettait d’être bavard. Tant mieux, car un voyage de plus de six heures dans un silence religieux et malaisant ; c’est pas ouf.
Grâce à l’intervention du dénommé Rigel, le nom de cet homme était dorénavant connu. Monsieur Wallace, donc. Ça sonne très écossais, il manque juste le “Mac”-quelque chose. «
Pour ma part, c’est Hippolyte. Hippolyte De Pampelune. C’est une première pour presque tout le monde ici, non ? »
Presque en effet, car votre quatrième et dernier occupant de cette cabine vous rejoint. Il était silencieux, lui-aussi. Au moins un qui ne va pas souler son futur professeur dans l’assemblée. «
Et toi ? Tu as déjà tes couleurs, je suppose que ce n’est pas ta première année. C’est comment Poudlard ? C’est vrai que vous avez une forêt noire à côté de l’école ? » Il n’y pas de raison que Alistaire soit le seul à subir le déluge de question. D’ailleurs, en parlant du loup (lol), tu ne l’as pas oublié. «
Vous êtes professeur de quoi ? Hm, attendez-attendez, laissez-moi deviner… Astronomie ? Peut-être Histoire de la Magie ? Ça pourrait expliquer la carte lunaire de la semaine dernière. Est-ce que vous allez bien ? Vous m’avez l’air un peu pâle, vous êtes malades en train ? Ça doit exister, un sort contre le mal des transports. Vous voulez peut-être qu’on échange de place, cela dit. Moi, ça ne me gêne pas et être dans le bon sens de la marche, ça va vous barbouiller un peu moins. Sinon, il faut manger. C’est pire le mal des transports quant on a le ventre vide. »
Sa mère lui a versé en douce une potion de babillage dans son jus d’orange ce matin, ou bien ? En tout cas, qu’est-ce qu’il parle. Il ne s’arrête pas et ça peut devenir très fatigant. Il a néanmoins le mérite de briser ce silence quasi-pesant et d’essayer de détendre l’atmosphère comme il peut, mais un jeune homme, blond lui-aussi, surgit dans le wagon. Il le fait avec tellement de panache et d’agacement que cela coupe la chique à Hippolyte. Ce dernier le dévisage longuement, puis un sourire contrit apparaît. Le genre de sourire qui veut dire “Et merde…”. Chevalier, qui portait très mal son nom de famille soit dit en passant, était loin d’être du même acabit que ses propres paladins dans ses scénarios imaginaires. Très loin. Sa réputation à Beauxbâtons était telle qu’Hippolyte avait eu quelques échos et il ne s’attendait pas à le revoir ici. En toute sincérité, de ce qu’il en a entendu ; il aurait PRÉFÉRÉ ne pas le revoir ici.
Allez ; Hippolyte va être un peu naïf et il va croiser les doigts pour que ces rumeurs ne soient que foutaises et que la nouveauté calme son attitude.
La porte est claquée, il sursaute au point de faire tomber ses livres avec fracas devant Walter et il bredouille des choses incompréhensibles. Une claque dans la tronche de ses espérances. La première !
Une ambiance pesante s’était subitement installée dans la cabine et il commença à se demander si ce blond n’avait pas lu dans son esprit pour dicter avec fracas celle-ci à haute voix. Un sentiment de honte se fit, mais Hippolyte le balaya très vite pour garder contenance. «
On peut dire qu’il n’est pas très agréable, mais j’ai entendu dire qu’il a toujours été ainsi. Il avait déjà une mauvaise réputation à Beauxbatons. Ne le prenez pas personnellement, Monsieur Wallace. Vous allez voir ! Je pressens un retour de bâton dans les prochaines minutes et c’est lui qui sera couvert de honte. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le karma ! Est-ce que vous voulez du choco- ! »
And shit, here we go again.
Cette fois-ci, ce n’est pas un, mais deux visages qu’il reconnut très facilement qui vint à leur cabine et cette fois-ci, ils sont bien moins discrets. Voir carrément offensant. Hippolyte ne dit rien et à nouveau, un sentiment de malaise est jeté dans la cabine. Les deux jumeaux s’en vont à leur tour, mais cette fois-ci, la porte ne se referme pas. Une main d’adulte, une autre, la maintient et cette fois-ci, c’est un contrôleur qui vient voir ce qui se passe.
« -
J’peux savoir ce qu’est ce raffut ? Qu’est-ce qui se passe ?-
Rien. L’excitation de certain libère leur langue, je suppose ? Je pense que vous devriez rattraper ces jumeaux, avant qu’ils se blessent ou ne blessent quelqu’un physiquement. »
Ok, c’est moche, mais Hippolyte se sert de son charme naturel pour corrompre ce contrôleur et l’envoyer aux fesses de William et Liam. Des yeux de biche faits et un sourire plus tard, il ramasse ses livres et cette fichue porte n’est toujours pas fermée. «
Très sincèrement, si elle tient jusqu’à la fin du voyage, avec toute cette agitation, je ne remets plus en doute la qualité des trains anglais. Pardon vous m’excusez, mais je dois aller… voir quelqu’un. » Afin que sa place ne soit pas prise, Hippolyte dépose son sac de cours à sa place et s’en va de la cabien. Hourra ! Plus de questions ! Paix et tranquillité pour Wallace ! Ce qui ne sera pas le cas pour la marchande de confiserie, car c’est surtout pour elle qu’il est parti. Il a flairé la pomme d’amour à l’autre bout du wagon.
HRP • Hippolyte continue de jacasser, puis finalement va offrir un temps de répit en allant chercher le chariot de friandise, après avoir redirigé le contrôleur envoyé par Alban sur les jumeaux avec sa compétence Persuasion (Coeur) :clol: