Aller mon chéri on y va, tu as pris ta baguette ? Ton écharpe ? Tu as bien ta liste de l'école ? Si tu stress trop, je peux t'accompagner jusqu'au train...PAPA je sais faire mes affaires tout seul, j'ai 15 ans je suis grand !!! T'es trop gonflant tu m'saoules !Mais enfin blanchon, je t'aime, je m'inquiette pour toi c'est tout. Tu dois passer une bonne rentrée et soit sage avec tes camarades ! !! Et toi n'oublis pas ce qu'on s'était dit. Tu me suis pas sur le chemin de traverse, je peux faire mes courses tout seul ! Je veux pas qu'on me voit avec toi, y aura pleins d'élèves !Un gros bisou sur la joue et voilà déjà qu'Alban ne répondait plus si ce n'est en rougissant et boudant. EUURGH il ne supportait pas son père ! Trop gentil, trop mielleux, il le prend même pour un bébé ! La vie est si injuste pour un adolescent en pleine crise. Il avait bien fait toutes ses affaires même plusieurs fois, la rentrée à Poudlard était un honneur pour lui ! Il avait tout de même un pincement au cœur pour son école favorite qu'il devait quitter, Beauxbâtons avec tous ses amis, sa superbe réputation et la richesse des lieux.... mais sa nouvelle école pourrait lui enseigner la magie noire....! En quelque sorte un nouveau départ pour lui, de nouveaux amis.... bon sang que c'est stressant. Dès le premier jour, il ne doit pas se faire bien voir, mais se faire remarquer. All is about attention.
Son père lui fait signe, ils vont aller à Londres sur le vieux balais rapiécé familial car il a déclaré qu'il ne le laissait pas voler jusque-au chemin de traverse à son âge tout seul. Alors ils ont convenu qu'il le lâcherait à 50 mètres l’entrée dissimulée magique afin que personne ne voie qu'il s'est fait accompagné par son père, la honte !! Il doit finir d'acheter ses derniers livres de cours, acheter sa nouvelle robe. Il a déjà la plupart des fournitures comme le chaudron ou le nécessaire pour fabriquer des potions, il n'est pas en première année non plus.
Il y aura du monde là-bas, beaucoup de monde. C'est toujours comme ça. On attend le denier moment pour faire nos courses. Surtout pour ceux qui habitent loin et qui doivent prendre le Poudlard Express juste après.
Il doit y aller et il roule les yeux d'avance. Son père est trop gonflant à pas être riche, lui, il aurait voulu y aller par automobile magique dernier modèle toussa toussa. Il se fraye un chemin parmi le bazar ambiant puisque plus personne ne range dans cette maison et esquives quelques créatures pour aller faire un énorme câlin à un serpent faisant bien plus de deux fois sa taille, après tout, ils grandissent toute leur vie sans jamais s'arrêter. Il lui caresse les écailles un moment, c'est bien le seul être vivant envers lequel Alban montre de l'affection ici. Son père ? Il l'aime, mais il ne vous l'avouera jamais, trop la honte !
Il lui murmure quelques mots semblables au sifflement d'un serpent.
J'y vais maman, prends bien soin de toi... et n'avale pas n'importe quoi en mon absence !Aww il lui fait un gros bisou et la libère de son étreinte. Il lui parle déjà comme à une personne âgée. C'est le regard un peu triste qu'il la quitte en se demandant si en son absence, il allait rater sa forme humaine, ça fait bien... plusieurs mois désormais... un an ? Il est encore plus déterminé à briser la malédiction. Mais il ne leur dit pas pour ne pas les inquiéter.
Blanchon, on va être en retard...ROH PAPA CA VA TROP GONFLANT Laisse-moi respirer !!! Tu m'saoules !Pas de réponse en face, en fait le paternel à tellement prit l'habitude qu'il laisse couler sinon, Alban va partir en mode moulin à parole et de toutes façons, il n'a jamais eu d'autorité sur lui.
Ils arrivent donc comme convenu à Londres, Alban lui fait signe de le lâcher avant dans un endroit discret pour que personne ne le voie sur ce machin volant de pauvre ! Il fait tout pour qu'on le croie riche ! Bon sang !
Son père lui jette un dernier regard humide. Il sait qu'il aurait aimé lui tenir la main le long du chemin au cas où il se perde ou se transforme par mégarde. Ça ne lui fait pas plaisir de le quitter non plus. Même s'il râle et ne le montre pas, il reste un enfant qui aime la présence rassurante de ses parents. Alban est dur, très dur avec son père. Il ne réalise pas vraiment à quel point la situation pour celui-ci est désespérante et ce qui le pousse à autant materner son fils. Il veut juste en profiter tant qu'il le peut encore.
L'adolescent plisse les yeux, suspicieux. Il est persuadé que son paternel va quand même le suivre d'une manière ou d'une autre, mais comment ? Mystère. Il fait donc volte-face marmonnant un "à plus tard" et tire sa valise vers le fameux passage de brique bien plus loin. Il sort sa baguette et prend une grande inspiration... une pointe de trac ? Non, ne pas regarder en arrière...
Nous retrouvons Alban quelques achats plus tard, les bras bien remplis et une jolie cape d'élève noir sur le dos, taillée à sa taille bien sûr. C'était un vrai défi de pouvoir acheter tous ses livres avec une bourse si maigre. Mais.... ce n'était pas pour cela que le blond avait un visage.... aussi pâle. Certes, sa visite chez Ollivander fut un désastre, mais le pire, ce fut son crochet par l'allée des embrumes afin d'acheter ses livres de magie noire. Dès qu'il avait aperçu la ruelle, il s'y était engouffré tel un enfant curieux et impatient. Pour dire ! Il avait toujours rêvé d'étudier un tel art.... jusqu'à ce qu'il voie la boutique. Ce n'était ni le racisme anti-moldu ni la vente d'elfes de maisons qui l'avait dérangé, non ça, c'est normal. C'était de voir ce Malédictus vendu en cage. Un terrible retour à la réalité. Leur condition est cruelle, à chaque fois qu'il puise dans ses forces pour l'oublier, le monde fait tout pour la lui remettre en face du visage.
Ça avait.... gâché sa journée. Ni plus, ni moins. Il était reparti du magasin aussi sec avec deux livres supplémentaires. Il n'avait de toute façon presque plus d'argent. C'était tout ce qu'il avait pu sous-tirer à son père qui s'était littéralement cassé la tirelire pour lui. Pff, sale pauvre. Il n'a même pas de quoi acheter un animal.
Après le dégoût et la tristesse, il sentait la colère monter. Qu'elle boule de colère cet adolescent. Il avait besoin de passer ses nerfs sur quelqu'un, il n'a pas pu le faire pendant les vacances d'été !! Il n'a ni patience, ni envie de faire ami-ami avec qui que ce soit là. Foutu magasin !! FOUTU MALÉDICTION !! ARGH !! Sa pâleur inquiétante passa au rouge courroucé et tira la même grimace que ferait enfant privé de bonbons.
Bien. Il avait entendu dire qu'il y avait un second fabricant de baguettes par ici. Plus underground, on dit que leurs baguettes sont "spéciales" spéciales comment ? Sortir des sentiers battus est mandatoire s'il veut progresser dans son objectif. Sans doute que ce baguettier arrivera à satisfaire sa demande. Bien, fait bonne impression Alban, t'auras peut-être une réduction.
Il poussa la porte en grand, vraiment grand, claquant celle-ci contre le mur. Une entrée de diva bien évidemment accompagnée d'un petit mouvement de cheveux tel L'Oréal Paris. Ses yeux détaillèrent le magasin... il a toujours trouvé ça bizarre, les boites rectangulaires pour les baguettes. En France, elles sont triangulaires comme des toblerones ce qui rend cela très pratique pour en ranger beaucoup tout en prenant un minimum de place. La sienne provenait comme la majorité des Français de l'atelier de Cosme Acajor sur la place cachée de Paris. Le magasin est tout aussi en bordel que celui-ci d'Ollivander, mais au moins, y a pas de poussière c'est déjà ça, mais c'est encore bien loin du standing luxueux du magasin Parisien.
Ce qui le frappa dès qu'il fut le premier pas fut la grandeur de l'homme qui se tenait au centre de la pièce... il avait une peau de nègre, on ne voit ça que très très rarement là d'où il vient, surtout qu'il ne fréquente pas le monde moldu et qu'il habite en pleine campagne profonde. Il fronça les sourcils, ce balayeur pourrait mettre en ordre le magasin de son propriétaire... où est-il ? Pourtant il n'y a personne d'autre que cet employé ? Oh, il doit être à l'étage. Alban ne semblait pas avoir fait le rapprochement entre l'origine exotique du nom du magasin "Ngala" et une potentielle appartenance à quelqu'un d'atypique...
Il se rapprocha du comptoir en détaillant l'homme de haut en bas et de bas en haut comme s'il s'agissait d'une décoration étrange. Est-ce qu'il devait bien articuler pour qu'il le comprenne ? Est-ce qu'il parle Anglais ou Africain ? Ouai... il a pas trop de temps à perdre et son taux de patience pour la journée est clairement épuisé. Il leva la main comme pour claquer des doigts devant ses yeux afin d'attirer son attention sans vraiment chercher à le respecter.
Écoute... moi chercher propriétaire. Ok ? Toi comprendre ?Enfaite, il essayait de lui parler comme un enfant en parant du principe que son interlocuteur était potentiellement... peu éduqué, mais avec son accents Français, Alban passait plus pour un touriste perdu qu'autre chose.